Au Jardin Ouroboros, nous sommes engagés depuis 2023 dans un protocole de sciences participatives appelé Vigie-Chiro. Son but : suivre l’évolution des populations de chauve-souris, partout en France. On vous en dit plus sur ce programme et sur son intérêt pour la protection de ces espèces méconnues !
Comment ça fonctionne ?
Le protocole consiste à poser un micro sur un lieu de passage des chauve-souris à des dates précises. Les ultrasons qu’elles émettent durant la nuit pour chasser et se déplacer sont enregistrés par du matériel spécifique. L’analyse de ces signaux permet ensuite de déterminer quelles espèces sont présentes et d’estimer leurs effectifs, tout ça sans les déranger ! Les enregistrements doivent être renouvelés tous les ans, au même endroit, pour suivre l’évolution des populations.
Les résultats sur la ferme
Nous avons ainsi répertorié sur la ferme 5 espèces différentes de chauve-souris : la pipistrelle commune, la pipistrelle de Kuhl, la sérotine commune, la noctule de Leisler et le murin de Natterer.
Si les 3 premières sont assez communes, les deux dernières ont des populations très fragiles. Les relevés futurs nous permettront de voir si les aménagements de la ferme leur sont favorables, notamment la plantation de 200 mètres de haies et du verger diversifié.
Pourquoi et comment les protéger ?
En Mayenne, on recense 19 espèces de chauve-souris. Strictement insectivores, elles sont de précieuses alliées pour l’Homme. En effet, une seule pipistrelle peut manger plus de 3000 moustiques par nuit !
Elles ont besoin de zones boisées pour se nourrir et se déplacer. Elles souffrent de la raréfaction des insectes, de la pollution lumineuse et de la disparition de leurs sites d’hibernation et de nidification. Pour les préserver, il est nécessaire de densifier les réseaux de haies bocagères et de limiter l’usage des pesticides. Les paysans sont donc en première ligne pour veiller sur ces petits mammifères discrets, qui sont de précieux auxiliaires de nos cultures en chassant de nombreux insectes ravageurs.
Beaucoup d’espèces de chauve-souris fréquentent les bâtiments anciens comme des granges ou des clochers. Lorsqu’on rénove de tels édifices, on peut penser à elles en évitant de boucher les ouvertures avec du grillage, ou en plaçant des nichoirs spécifiques.
Rappelons que toutes les chauve-souris sont protégées : il est interdit de les tuer ou de détruire leur habitat.
Quelques idées reçues
Même si l’image de vampire leur colle à la peau, aucune des 34 espèces de chauve-souris présentes en France ne consomme de sang ni n’attaque l’Homme. Il n’y a donc aucune raison de craindre leur présence. Elles n’ont pas non plus l’habitude de s’attaquer aux cheveux, bien au contraire. Ce sont des animaux craintifs qui évitent notre présence. Si par hasard une chauve-souris vient à entrer dans votre maison, pas de panique ! Éteignez la lumière et quittez la pièce en laissant la fenêtre ouverte, l’égarée trouvera vite la sortie.
Mais au fait, pourquoi les appelle-t-on ainsi ? Il ne vous aura pas échappé qu’elles sont bien couvertes de poils… L’origine de leur nom vient du grec cawa sorix (chouette souris), qui décrit bien leur caractère nocturne. Le mot a ensuite été déformé en latin calva sorix, qui signifie souris chauve !
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