Le Jardin Ouroboros est labellisé AB depuis sa création. Comment ? Pourquoi ? Dans cet article, nous allons expliquer les principes de l’agriculture biologique pour mieux appréhender les différentes raisons qui peuvent pousser un paysan à choisir cette voie ou amener un citoyen vers ce type de produits.
Il s’agit d’une méthode de culture rigoureuse et engagée, respectueuse de l’environnement, qui vise à produire de manière durable, des aliments sains pour tous. Elle concilie donc les intérêts des écosystèmes, des consommateurs et des paysans.
Les atouts pour l’environnement
Le cahier des charges de l’agriculture biologique s’appuie sur plusieurs piliers fondamentaux, qui sont définis dans le droit européen et transcrits dans la législation française.
Le premier pilier est l’interdiction des produits phytosanitaires de synthèse. Le but est de préserver la biodiversité et d’éviter toute pollution de l’environnement par des molécules nocives.
Aucun herbicide n’est autorisé, le désherbage est donc réalisé à l’aide de méthodes mécaniques. De même, les pesticides chimiques sont interdits. Seuls les produits d’origine naturelle peuvent être employés comme le savon noir et le petit-lait. La liste des produits autorisés est très restreinte et leur usage rigoureusement encadré.
L’agriculture biologique privilégie la prévention et repose sur les équilibres naturels qui se forment entre ravageurs et auxiliaires de cultures. En maraîchage, on emploie des filets spécifiques pour protéger les fruits et légumes. On peut également recourir à des pièges à phéromones qui ne capturent que les insectes visés, ou bien encore utiliser des systèmes de confusion sexuelle qui les empêchent de se reproduire. Enfin, il est possible de réaliser des lâchers d’insectes auxiliaires, notamment dans les serres. Par exemple, contre les pucerons, on peut faire appel à des coccinelles, ou bien encore à de minuscules guêpes.
Le second pilier concerne la fertilité des sols. En agriculture biologique, on nourrit le sol pour nourrir les plantes.
Nos légumes poussent donc uniquement en pleine terre et les engrais minéraux ne sont pas autorisés. Pour enrichir le sol, nous utilisons exclusivement des apports organiques tels que le compost ou le fumier, qui sont lentement dégradés par les milliards de micro-organismes naturellement présents dans la terre. C’est ce processus qui forme l’humus, garant de la fertilité du sol à long terme. De plus, on limite les risques d’excès d’azote et donc la pollution de l’eau par les nitrates. Les rotations de culture, en alternant les légumes exigeants et les légumes sobres, nous permettent de valoriser au mieux les amendements, sans épuiser les sols.
Enfin, l’agriculture biologique n’autorise pas les OGM. Nous ne cultivons donc que des variétés sélectionnées et multipliées naturellement. Sur la ferme, nous privilégions les variétés anciennes, dites populations, souvent plus goûteuses et que nous pouvons reproduire nous-mêmes.
Les bienfaits pour le consommateur
Une alimentation saine, variée et équilibrée permet de garder une bonne santé et de prévenir de nombreuses maladies. C’est pourquoi au Jardin Ouroboros, nous avons proscrit l’utilisation des produits chimiques. Cela nous semble évident afin de respecter notre volonté première : proposer des fruits et légumes sains. En effet, de nombreuses études scientifiques mettent en garde contre l’accumulation dans notre alimentation de résidus de pesticides cancérigènes, tératogènes ou encore perturbateurs endocriniens.
Tous les opérateurs qui cultivent, transforment ou commercialisent des produits en AB sont audités au moins une fois par an, et peuvent être soumis à des contrôles inopinés. Ces derniers permettent de garantir le respect de l’ensemble du cahier des charges et des principes de l’agriculture biologique. Les méthodes de culture, l’origine des graines, des plants, du terreau, des amendements… sont vérifiées et doivent correspondre à des normes strictes, avec une traçabilité constante.
Il existe deux logos pour retrouver facilement les produits issus de l’agriculture biologique sur les marchés ou dans les magasins. Le premier, AB, est spécifique à la France et le deuxième, appelé Eurofeuille, est commun à toute l’Union Européenne. Petit plus, le pays d’origine du produit est indiqué sous le logo.
Et pour les maraîchers ?
Pour les paysans et paysannes, l’agriculture biologique est un moyen de valoriser la rigueur de leurs pratiques et de la faire connaître à leurs clients. C’est également le vecteur d’un environnement de travail sain et agréable, en évitant de manipuler des produits chimiques dangereux pour la santé.
Il s’agit, enfin, d’une action concrète pour la préservation de la planète. Nos pratiques préservent l’environnement, la biodiversité, la qualité de l’eau… Autant d’éléments déjà tellement fragilisés mais essentiels pour les générations futures. Pour rappel, depuis 1980, 60% des oiseaux ont disparu des zones agricoles. Cet effondrement est directement lié à la chute des populations d’insectes et donc à l’usage des pesticides.
Pour résumer, consommer AB est un acte militant, qui contribue à la fois à préserver votre santé et celle de l’environnement tout en soutenant des agriculteur.ices engagé.e.s !
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